Le
mouvement "Beat" trouve son origine dans les années 50 avec
les écrivains américains Jack
Kerouac, Allen
Ginsberg, William
Burroughs , rejoints plus tard par Gregory
Corso. Plusieurs d'entre eux séjournèrent à Paris,
dans les hôtels du Quartier Latin comme le Beat Hotel de la rue Gît-le-Coeur. Le "nik" de beatnik venait de leurs
détracteurs qui les accusaient d'être pro-communistes, d'où le rapprochement avec le mot "spoutnik".

En
décembre 1956, les Beats débarquent à Paris : voici Allen
Ginsberg, Gregory Corso, Ed Freeman et Peter Orlovsky sur le
Pont Saint-Michel, en 58 (c'est un des 50 000 clichés
confiés par Allen à Stanford University Libraries, publié
celui-ci par Christine Tysh dans sa bio du "Poète
d'aujourd'hui" éditée chez Serghers). Au début, Ginsberg,
Orlovsky, et Corso dormait dans le même lit au "Beat Hotel",
puis assez rapidement Gregory a eu sa propre chambre, tout
en haut, sous les toits : la n° 41
Dans
les années 60, les beatniks de New-York écoutaient beaucoup
de "folk music" engagée, avec des artistes comme Bob Dylan,
Woody Guthrie, Joan Baez, Peter Paul and Mary ou en
Angleterre Donovan à ses débuts. Certains ne supportèrent
pas l'électrification de leurs héros, d'où les huées
qui accueillirent Bob Dylan les premières fois qu'il se
produisit sur scène avec un groupe de rock.
On
commença à voir plus de beatniks à Paris vers 1965, ils se
retrouvaient au square du Vert Galant, au bout de l'ile de
la Cité, ou chez Popoff, le bar légendaire de la rue de la
Huchette, tenu par un couple de vieux russes exilés, où
certains pouvaient même passer la nuit dans l'arrière-salle
dans leurs sacs de couchage, au son des premiers Dylan, avec
dans la poche On the Road de Jack Kerouac

Square du Vert Galant, 1966, en rouge Philippe Serra

Devant chez Popoff, rue de la Huchette, 1965
Parmi les premiers beatniks, il y avait le Baron di
Lima (Eugène), étrange personnage, habillé de cuir
noir, une bague à chaque doigt, qui avait le chic
pour être toujours là où "ça se passait", au moins
en matière d'évènements musicaux. Il semblait avoir
le don d'ubiquité. Il distribuait à sa "cour" (il
était toujours très entouré) des cartes d'"Homme
libre" au titre d'une obscure obédience maçonnique.
Il appelait les gens "mon frère". Il était aussi -
il y a prescription !- pourvoyeur en substances
toxiques qu'il appelait les "tickets de métro". Il
fut aussi le créateur de bijoux réalisés avec des
fourchettes.
Il était en rivalité pour le "leadership"
sur les beatniks de Paris avec
AGUIGUI MOUNA (André Dupont), vieil anarchiste à
vélo et personnage incontournable de la rue
parisienne qui nous a quittés en 1999.
Parmi ceux qui fréquentaient "Chez Popoff",
il y avait aussi Jean-Paul BOURRE ou Philippe
BONE.
Un des
hauts-lieux de la "Beat Generation" était la
légendaire librairie 'Shakespeare
et Company', fondée par Sylvia BEACH et Walt
WHITMAN, reprise par Georges
WHITMAN, puis par sa fille Sylvia Beach
WHITMAN, rue de la Bûcherie, en face de Notre Dame,
un lieu chargé de poésie. Certains routards
américains y passaient la nuit, c'est encore le cas
aujourd'hui.
Deux livres qui se passent au Quartier latin en 1967, des beatniks aux hippies : Alexandre MATHIS LSD 67 (Serge Safran) -
Gaelle KERMEN Aquamarine 67 (Smashwords)
Looky
MOLNAR a bien connu cette époque, entre Paris et
Amsterdam :
"Les années 70 n'étaient que la suite des années
60 et ainsi de suite, avant les incroyables en
passant par Montmartre, Montparnasse,les Zazous,
les existentialistes, beatnicks, hippies, punks,
hip hop et autres dénominations et appelations
controlées par les médias. Ceux qui vivaient ces
situations n'en avaient pas la même conscience que
ceux qui vous liront. N'empêche, votre compilation
quoique largement incomplète est un bon début.
Continuez, que votre site s'enrichisse et il nous
fera percevoir ce flux de créativité qui nous fait
traverser l'épopée humaine a toutes époques et
lieux ( Londres Berlin Amsterdam L.A etc....)
Auriez vous des Infos sur le move à Paris en 69 -
70 de l'OPEN organisation ( Open light - Open
circus - Open One ) qui regroupait dans des
actions diverses pas mal de ceux que vous
mentionnés et notamment le Living theater , Musica
Electronica Viva, Alan Jack civilization, Salvador
Dali, Deep Purple, Soft Machine, Brian Auger,
etc...etc... des infos sur le St Germain des Prés
côté cour c.à d. ceux des enfants mineurs issus de
la guerre qui y survivaient dans la rue, Sdf avant
l'époque, se nourrissant de Prévert et de Jazz
Lettrissmant au Tabou, vendant l'Huma apres avoir
bebopé pendant 3 jours et 3 nuits, pour ensuite se
retrouver à Bruxelles ou St Tropez. Voir les
reportages photos de ce merveilleux
Parisien-Néerlandais Ed Van der Elsken sur le
St Germain de l'époque etc....etc..."
Jean-Paul
BOURRE Guerrier
du rêve (Les Belles lettres) - Beat generation : Chroniques nomades (Déhache)
Jean AZAREL, Alain JÉGOU et Lucien SUEL Papy Beat Generation
Histoires d'un jeune beatnik des années 60 par Michel ALARCON (audio)
Merci à Philippe SERRA
|

le Baron
di Lima Plus de photos du Baron et hippies-1973.forumactif.org/t695-baron-de-lima

Looky
Molnar et une amie
|
|