FRANCOIS ET DORIAN


Photo extraite de "Les années cool" de Martine Ravache, éditions du Panama


Lieux : Chez la famille LLOYD-LE BAILLY, rue Maurice Ripoche (14 ème), puis rue Falguière (15 ème).

François et Dorian ont certainement été parmi mes meilleurs amis de ces années-là, et on continue à se voir de temps à autre. Nous avions en commun la passion du rock et du style de vie qui y était associé (sex and drugs and rock'n'roll), et nous allions souvent à Londres, la capitale du rock, en particulier dans le quartier de Portobello Road.

La première fois que j'ai rencontré François, je m'en souviendrai toujours, c'était en 1971 au bord du bassin du jardin du Luxembourg où je passais une bonne partie de mes journées en compagnie d'autres babas cool. J'étais en train de discuter d'Alvin Lee avec Alain Renaud et Patrick et voilà ce dandy à l'accent anglais qui arrive et nous dit tout de go "Alvin Lee, c'est très très mauvais !" (pas d'accord, François, c'était un grand). Par la suite on s'est revus plusieurs fois. Un jour je l'ai rencontré au carrefour de Buci, qui était encore le rendez-vous des junkies, il était accompagné de son frère Dorian en plein trip d'acide et ça les a beaucoup amusés que je porte ... un anorak ! De temps en temps, ils venaient au Crocodile où je passais une bonne partie de mes journées, ou on se retrouvait au "Mandala", tea-shop et boutique hippie de la rue Vavin. Ils se disaient "dandys décadents", sous l'influence de Lou Reed, du Velvet Underground et du film "Performance" que Dorian a du voir une bonne quinzaine de fois ! Puis j'ai fait connaissance du reste de la famille, leur mère Fiona et leurs cinq soeurs plus jeunes, qui habitaient alors un immeuble à moitié désaffecté et voué à la démolition, rue Maurice Ripoche, dans le quartier Plaisance, dans le 14ème. On pouvait faire tout le bruit qu'on voulait et on ne s'en privait pas ! On prenait de l'acide et on faisait de la musique toute la nuit, ou bien on écoutait "Persian Surgey Derviches" de Terry Riley ou le "Third" de Soft Machine en boucle. Le quartier était alors en pleine rénovation et il y régnait une atmosphère vraiment unique à Paris,un vrai village et c'est sans doute là qu'on pouvait croiser le plus de bonnes têtes de marginaux. Les bureaux d'"Actuel" n'étaient pas loin, et à côté, il y avait le cinéma "l'Olympic", tenu par Frédéric Mitterrand, qui organisait des nuits blanches du cinéma underground et où travaillait Malika Khelfa. Un soir, l'appartement fut complètement investi par les Gazolines, Orla, Marie-France, Dina et Paquita en tête.


Après un concert de Kevin Ayers à la fac de Nanterre,
Photo extraite de "Les années cool" de Martine Ravache, éditions du Panama

Chez les Lloyd-Le Bailly, c'était en quelque sorte le centre de Paris, le lieu de rencontre de toutes les marginalités, des squatters aux dandys mondains et décadents. On ne pourrait pas compter tous ceux qui y sont passés, et qui y sont restés, une heure ou six mois...
Par la suite, la famille fut relogée dans un grand HLM rue Falguière, mais la fête ne s'arrêta pas pour autant, les galères non plus hélas... (à suivre)

 

Léon Cobra : En 1973-74 un certain Dorian, tout le portrait de Dorian Gray, le dandy d'Oscar Wilde venait visiter Aspic et Nicole M. aux Gobelins. Velours lisse et istambouleries, il savourait son thé vert, fumait évanescent au son d'un vieux Velvet, des Doors ou d'Hendrix car excepté Roxy Music on n'écoutait déjà plus que des disques de la fin des Sixties.Il devait méditer cet aphorisme de Wilde "nous sommes tous dans le caniveau mais certains d'entre nous regardent les étoiles"

 


Dorian, 1969

  
François Lloyd avec Patrick Eudeline, Ricky Darling (Asphalt Jungle) et Dorian au Gibus en 1976

François Robert LLOYD - Dorian, Fiona (la mère), Fiona (la fille), Cécile, Annabel, Mathilde et Chloé (les soeurs) LE BAILLY et Sapho (la chienne) - Véronique BERTON-LE BAILLY qui a épousé Dorian - Bruno CONRAD, le fidèle d'entre les fidèles

Wyndham JONES, mon ami australien que j'ai connu à Londres en 73/74, et qui épousa Mathilde. La suite de l'histoire fut tragique - François CHAMPARNAUD dit 'FRANGEOUILLETTE', qui est devenu luthier rue de Rome - CLAUDE ET MALVINA - Patrick JORDENS dit 'PATOUNET' - Jean-Pierre BALI - Gilles YEPREMIAN - Gilbert ARTMAN (Lard Free, Urban Sax) - Philippe BONE, qui travaillait à la librairie "Paralèlles" et qui a conçu le "Catalogue des Ressources" - Antoine BOGEY, ami de Bruno, un prothésiste dentaire moustachu et éclaté, chez qui on prenait de l'acide rue st Honoré et qui nous promenait dans sa Rolls

Roger HANTONI l'artificier antillais, qui a vécu longtemps au squat de la rue des Caves, à Sèvres. Quand j'habitais chez Véronique à Ville d'Avray, on avait l'habitude en rentrant le soir de passer au squat et de détacher une tête d'herbe d'un des immenses plants qui y poussaient. Une fois à la maison, on la faisait sécher sur un fer à repasser et on la fumait (tu nous pardonnes, hein Roger ?)


Bruno CONRAD, Tony THORNE et Françoise HAMELIN à la Coupole, 1981

Ecoutez "True Man Coyotte" par François Robert Lloyd



Écoutez son album "Think about Brooklyn" (APC)

F. Robert Lloyd Interview dans "It's Psychedelic Baby Magazine"



Tony THORNE, Véronique et Dorian, 1981


Patrice HENIN

Michel (de) MUZAC, du groupe Komintern, fondateur du F.L.I.P. et Carole FREITAG - Marc BLANC - Dominique FURY - Diane OSSUDE - Patrice HENIN - NICOLE

Gérard SOKA, un dandy underground aux cheveux filasse et aux bottes de lézard, qui avait participé à la revue "le Pop" de Max Peteau, et qui habitait dans la tour Super-Montparnasse à Plaisance près de la voie ferrée, avec une piscine au dernier étage où la légende disait qu'"on pouvait parfois voir des mecs en trip qui prenaient un bain de minuit". Y logeait aussi Jacques DAUTY, le chevelu fan de rock et de pêche à la ligne qui travailla par la suite avec Marc ZERMATI à l'Open Market. C'est dans l'entrée de cette tour que j'ai croisé pour la première fois Yves ADRIEN, qui m'a beaucoup impressionné par sa beauté sombre


Caroline JOUAN, qui a été ma petite amie et que j'aimais beaucoup, avec son tempérament très speed et son côté aventurière. Elle me faisait penser au personnage de Madonna dans "Recherche Susan désepérément".

ZINA, grande amie de Cécile, avec qui elle joua dans "Martin et Léa" d'Alain CAVALIER - SUNSHINE (Philippe MARCADE), qui partit ensuite pour New-York former les SENDERS, groupe Punk. Il raconte son parcours dans Au delà de l'Avenue D - Benoit PIGNON - PATATRAC - TAHAR - Patrick BURROWS et Catherine - Marc LALLEMAND, de la bande des Lyonnais - Patrice BOUDOT DE LA MOTTE - Tony & Caroline THORNE - Bob dit "Le Scorpion" - VEEJAY, un Indien complètement éclaté - NEUSI et EXMAGMA, musiciens allemands qui habitèrent avec la famille pendant quelque temps - ANTONINE et sa soeur ALEXANDRA - Jean TOUITOU - Patrick EUDELINE, Ricky DARLING, RITON (Asphalt Jungle) - Laurent SINCLAIR (Taxi Girl) - Françoise HAMELIN


SUNSHINE (Philippe MARCADE)


Dorian LE BAILLY (photo Catherine Faux)


L'anniversaire de Laurent Sinclair (Taxi Girl)
avec Dorian, Sylvie, Diane et moi


Véronique


Cécile LE BAILLY (photo Catherine Faux)


Cécile (à droite) avec Richard Bohringer et Isabelle Hô 
dans le film d'Alain Cavalier Martin et Léa